Les promesses de l’incertitude

  • Sous la double impulsion de Ségolène Marbach, Directrice éditoriale des PUG et de Alain Faure, Directeur de recherche CNRS en science politique, une collection intitulée « le virus de la recherche » d’ebooks écrits par des chercheurs, toutes disciplines confondues, aborde à chaud cette expérience inédite du confinement et de la pandémie Covid-19.

 

  • En réponse à cette invitation, Philippe Mouillon explore les promesses ouvertes par cet état du monde : « Ce temps de confinement nous offre une rare occasion de nous emparer de ces outils – l’échelle, le geste, le temps et l’attention – de les aiguiser, et d’oeuvrer » : les-promesses-de-l’incertitude

     

    Tous les textes sont édités en version numérique, accessibles en ligne et téléchargeables gratuitement : « Le virus de la recherche » 

    (Et pour accompagner votre lecture, cette grive musicienne virtuose enregistrée à la tombée de la nuit…) 

 
 
 

Le dépaysement

On se sent parfois dépaysé devant un paysage, sans pourtant cerner ce qui nous déconcerte, nous désoriente ou nous égare dans ce qui se tient face à nous, irréductible à nos expériences antérieures.

> Le dépaysement fut longtemps le privilège du voyageur, puis du touriste occidental. Si des figures vagabondes comme celle de Victor Segalen ou de Nicolas Bouvier furent véritablement poreuses, traversées par le monde, la quête d’exotisme masqua le plus souvent l’absence d’une véritable volonté d’expérience de l’altérité. Le timbre-poste, la carte postale et le dépliant d’agence de voyage en furent en quelque sorte les icones. Le paysage exotique n’est alors qu’une simple fiction, un décor illusoire débarrassé des lignes de forces radicales qui l’innervent en profondeur.

> Pourtant, la désorientation de celui qui demeure et travaille au pays mais constate combien celui-ci n’est plus familier, comme « dépaysé » lui aussi, vacant, noyé dans une uniformisation planétaire est une expérience dominante du monde contemporain. La déterritorialisation, forme inversée du dépaysement, désaccorde le lieu à ses soubassements, aux usages et complicités accumulés au fil du temps. Les lieux de l’industrie touristique, de l’industrie agricole, des hubs de transport et plateformes offshore occupent les pays comme une armée étrangère, dans l’amnésie des appartenances.

> On peut pourtant se dépayser profondément dans son voisinage proche, dans la solitude d’une longue traversée en forêt, devant la démesure de la haute montagne, ou plus simplement en se déconnectant des réseaux numériques et téléphoniques. Le paysage se métamorphose alors par la simple connivence aiguisée avec la poétique du lieu et des êtres vivants qui le peuplent.

Les propositions artistiques présentées durant cette quatrième saison de paysage>paysages explorent ces différentes facettes du dépaysement, au fil d’expériences de plein air, déclinées dans les parcs publics, les piscines, les lacs, les alpages, les refuges….

Voici quelques-unes des rencontres à venir…

  • L’artiste anglais Douglas White s’installera durant plusieurs semaines pour mettre à jour les systèmes racinaires de quelques arbres. Par soustraction minutieuse des couches d’humus, avec des outils et une méthodologie d’archéologue, Douglas révèle le réseau inextricable et les fragiles interactions, les complicités entre les différents arbres, arbustes, buissons, champignons qui composent ce sous-bois. Les observations scientifiques les plus récentes rejoignent ici les savoirs vernaculaires anciens des forestiers et l’intuition de l’artiste : chaque arbre repose sur un monde souterrain de collaborations infinies et d’alertes entre espèces différentes qui échappe à l’observation humaine et reste bien souvent négligé. Pourtant, tissés ensemble sous terre par des milliers de kilomètres de fils fongiques vivants, les arbres se nourrissent et se guérissent l’un l’autre. Le tapis de câblages des mycorhizes relie les arbres en gigantesques communautés intelligentes qui peuvent s’étendre sur des centaines d’hectares.

Enracinés de Douglas White, au musée Dauphinois / la ferme

  • Avec sa sculpture Pinpointing-progress, installée en majesté dans le parc du Domaine de Vizille, Maarten Vanden Eynde prend appui sur le célèbre conte des frères Grimm « les musiciens de Brême » dans lequel un âne, un chien, un chat et un coq décident de s’entraider pour survivre. Montant les uns sur les autres, ils obtiennent une silhouette animale monstrueuse et braillent à tue-tête pour effrayer leurs ennemis. Mais les animaux cèdent la place ici à nos outils de communication qui s’empilent les uns sur les autres au fil des vagues d’innovation technique, désirables quelques si brèves années, avant de se muer en déchets. Cet amoncèlement joyeux et cocasse nous invite à partir en vacances, ou à oser un pas de côté. Traversé de part en part par une épingle de 10 mètres de haut, comme un gigantesque insecte fixé au sol, cet assemblage incongru nous suggère les bienfaits du désordre et de l’irrévérence….

Pinpointing-progress de Maarten Vanden Eynde, parvis du chateau de Vizille

 

  • Jean-Pierre Brazs utilisera pour son installation intitulée Pourquoi ici ? les codes visuels de la signalétique routière…, mais alors que les panneaux devraient indiquer des interdictions, des dangers et des directions, ils signalent ici de nouveaux points remarquables à notre attention – les nuages, les truites farios ou la ligne d’horizon…. Dans un de ses « contes paysagers », Jean-Pierre Brazs a imaginé que les mots nécessaires pour désigner le paysage s’effaçaient des livres des bibliothèques rendant impossible l’émotion de la lecture et sans objet la contemplation du paysage. Le mot « Cime » avait disparu, tout comme « ravin », « vallée », « combe » et « pâturage ». Ce fut une catastrophe. Des pans entiers de textes littéraires, de carnets de voyage et de comptes rendus d’études se liquéfiaient en d’incompréhensibles et plates phraséologies. Mais au fil de la ViaRhôna, les mots et les signes sont là pour perturber provisoirement notre rapport au lieu.

Pourquoi-ici de Jean-Pierre Brazs / Isle de la Serre

 

  • La céramiste Alexandra Engelfriet lutte avec la matière durant de vastes corps à corps comme cette tranchée de 40 mètres ouverte à la pelle mécanique puis transformée en four pour cuire à 1300 degrés en continu durant 6 jours et 6 nuits une céramique de 30 tonnes, ou ce bain tellurique de matière crue dans lequel elle disparait, pour conjurer la vanité de l’existence humaine, sans autres outils qu’elle-même dans une forme de transe qui conservera son empreinte dans la matière, meurtrie et sensuelle, abandonnée sans retouche ni remord. Invitée à s’inscrire au fil de l’Isère sur le site du campus de Grenoble, elle explorera la mémoire géologique du site.

Alexandra Engelfriet à l’oeuvre durant la réalisation de « tranchée »

  • L’implantation par la Fédération des Alpages de l’Isère d’un troupeau de plusieurs centaines d’animaux sur le campus universitaire n’est pas destinée à tondre de l’herbe en remplaçant les tondeuses à gazon ! Cette initiative souhaite contribuer à redonner une assise sensible aux citoyens, enfants et adultes qui vivent dans la métropole grenobloise, en affirmant la nécessaire présence des animaux dans la cité, et de ceux qui les élèvent, comme une pédagogique nécessaire pour aborder le monde qui vient. Nous inviterons notamment le berger Laurent Four à transmettre à tous comment entrer en complicité et à dialoguer avec les animaux, ainsi que les frères Janin, qui sont architectes, éleveurs, paysagistes et utilisent le bétail comme un vecteur performant d’aménagement paysagé, à partager comment mieux prendre en considération, dans le sens le plus puissant du terme, la nature environnante pour penser le lieu.

 

Dialogue avec un troupeau, conduit par le berger Laurent Four

 

Découvrir un article sur art catalyse de l’été 2020

 

 

L’édition : paysage-animal

Alors que nous sommes témoins de l’effondrement des populations animales, il nous semble urgent et nécessaire de mettre en lumière la part animale de l’humanité.

L’humanisation du monde a prospéré en asservissant les autres espèces, jusqu’à oublier l’enracinement animal de nos sensations et de nos émotions, cette lointaine complicité dont témoignent les peintures des grottes de Lascaux ou celles de Chauvet. Sauvages ou domestiqués, les animaux ont élargi notre conscience et nos perceptions, et ce serait une régression épouvantable d’accepter un monde partagé entre l’industrialisation des animaux « utiles » et un désert écosystémique généralisé.

Pour que l’humanité n’échappe pas aux êtres humains, il nous faut recomposer les sociétés humaines afin de faciliter le déplacement, le séjour et l’épanouissement des animalités, c’est-à-dire assembler des enchevêtrements de rythmes et de trajectoires qui ne se plient pas seulement aux intérêts et aux projets humains. Car les animaux participent à l’équilibre de nos sociétés par leurs travaux, leur affection, l’irréductibilité de leurs comportements.

En associant les savoirs et les sensibilités de bergers, artistes, éleveurs, philosophes, anthropologues, éthologues, géographes…, paysage-animal dessine les contours d’une relation plus intense et équilibrée entre les êtres vivants partageant une même terre.

Dialogue avec un troupeau / Laurent Four dans le cadre de
Ça Remue !

 

Sommaire du numéro :

  • Mode d’emploi Alain Faure
  • Paysage-animal Philippe Mouillon
  • Humus humanité Daniel Bougnoux
  • Didactiques de l’accordage affectif pour temps d’effondrement Yves Citton
  • Enchanté par le troupeau Inge Linder-Gaillard
  • Un troupeau sur le campus, pour quoi faire ? Bruno Caranguel
  • Pâturer les champs de la connaissance Guillaume Lebaudy
  • Animaux au travail Jean Estebanez
  • L’université intégrée, une symphonie pastorale Jean-Charles Froment
  • Affleurer le paysage Olivier de Sépibus
  • Un monde d’insectes Laurence Després
  • Transmettre des émotions Katia Després et Gael Sauzeat
  • Gonepteryx Rhamni Caroline Duchatelet
  • Tentatives d’approches d’un point de suspension  Yoann Bourgeois
  • De l’humeur des araignées Conversation avec Abraham Poincheval
  • Les textures du temps Jordi Galí
  • Des places pour le vivant Conversations avec Victoria Klotz
  • Mémoire d’eau Conversation avec Cyrille André
  • Animisme et wilderness Nastassja Martin
  • Paysages humanimaux Coralie Mounet
  • Entre chiens et loups Conversation avec Antoine le Menestrel
  • Migrateurs Antoine Choplin
  • Le vivant, les sons et le territoire Henry Torgue
  • Conditions animales Maryvonne Arnaud
  • Pour une ville où les murs piaillent et chantent Milena Stefanova
  • Atlas des mondes de chacun Philippe Mouillon
  • Perdu pigeon blanc Conversation avec Alban de Chateauvieux
  • Les animés Conversation avec Alexandra Arènes

 

Ont contribué à ce numéro : Cyrille André, Anne-Laure Amilhat Szary, Alexandra Arènes, Maryvonne Arnaud, Jean Boucault, Daniel Bougnoux, Yoann Bourgeoi, Laure Brayer, Bruno Caraguel, Alban de Chateauvieux, Antoine Choplin, Yves Citton, Laurences Després, Katia Després, Caroline Duchatelet, Jean Estebanez, Laurent Four, Jean-Charles Froment, Jordi Galí, Soheil Hajmirbaba, Catherine Hannï, Victoria Klotz, Béatrice Korc, Olivier Labussière, Guillaume Lebaudy, Inge Linder-Gaillard, Nastassjia Martin, Antoine le Menestrel, Jérôme Michalon, Philippe Mouillon, Coralie Mounet, Abraham Poincheval, Johnny Rasse, Gael Sauzeat, Milena Stefanova, Olivier de Sépibus, Henry Torgue.

Images originales de : Cyrille André, Jean-Pierre Angei, Alexandra Arènes, Maryvonne Arnaud, Friedrich Böhringer, Marianne Elias, Olivier Garcin, Sonia Levy, Vita Manak, Fred Massé, Stéphanie Nelson, Olivier de Sépibus

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paysage animal

Il n’y a pas de nature vierge. Il n’y a que des territoires où les vivants sont profondément inscrits et qu’ils ont composé jour après jour, les transformant par leur simple présence, par leur respiration, par leur capacité à inventer des usages inouïs – grignotant les sols, tissant les courants d’air, flirtant avec l’eau et le soleil dans d’invraisemblables alchimies. Chaque paysage cristallise ce foisonnement de relations, d’initiatives, de tactiques et de trucages, ce tohu-bohu de trajectoires enchevêtrées, indifférentes aux intérêts et aux projets humains, mais où l’humain lentement s’est imposé.

C’est sous l’angle de cette construction imbriquée du paysage par les humains et les animaux que nous aborderons la saison 03 de paysage>paysages du 20 mars au 20 juin 2019. Voici quelques-uns des temps forts du programme :

Entre chien et loup > Antoine le Menestrel > “Cathédrale” de Voiron > 23 mars 2019 à 19h
En ouverture de paysage-paysages

S’appuyant sur un monument essentiel de la ville, l’église Saint Bruno située au cœur de la cité, Antoine le Menestrel entreprend à mains nues et durant 40 minutes l’ascension verticale de la façade jusqu’à tutoyer le ciel à 67 mètres du sol, comme si la pesanteur ne le concernait pas. Le dialogue est fragile, délicat, magnétique entre cette démesure de l’édifice et ce corps, l’arrogance de ce petit animal humain, de cet oiseau fait homme, lézardant jusqu’à la rosace centrale, papillonnant autour de l’horloge, avant de se couler la tête à l’envers entre les ogives et les corniches. Virtuose des verticalités, Antoine le Menestrel effleure la pierre, la caresse d’un doigt avant de la prendre à bras le corps et de s’élancer à la rencontre des gargouilles, de s’élever sans efforts apparents jusqu’au sommet des clochers.

« Entre chien et loup »
Antoine le Menestrel
Ouverture de paysage-paysages
Eglise Saint Bruno de Voiron
> 23 mars 2019 à 19h

La vigie > Abraham Poincheval > Parc du domaine de Vizille > Dispositif visible àpartir du jeudi 2 mai, puis performance 24h/24 du jeudi 6 au mercredi 12 juin 2019

Durant une semaine, 24 heures sur 24, Abraham Poincheval habite une sculpture. Niché au sommet d’un mât, comme le ferait un singe ou un épervier, il veille et contemple la cité des hommes : « Installé sur une plateforme d’un mètre quatre-vingt-dix de long sur un mètre de large, je séjourne une semaine en totale autonomie. À ce radeau des cimes, je suis attaché par une ligne de vie ainsi que tout le matériel embarqué à bord : un sac waterproof, une trousse de premiers secours, les repas pour une semaine, deux jerricans de neuf litres, un rouge et un blanc, un bidon étanche, des sacs poubelle, un réchaud à gaz, du matériel de cuisine, deux briquets, du papier toilette, des vêtements de rechange, un sac de couchage haute montagne, un sursac de couchage de protection contre la pluie, une cape de pluie, un tapis de couchage, une lampe frontale, un harnais d’escalade, une dizaine de mousquetons, une corde de treize mètres». Par ce geste spectaculaire Abraham Poincheval interroge notre animalité et la frontière si instable entre les espèces. Mais cette installation s’ancre aussi dans un imaginaire très ancien, notamment celui de Syméon le Vieux (392-459), moine de Syrie, surnommé le Stylite pour avoir choisi de vivre sa vie d’ermite en haut d’une colonne (stylos, en grec), où il passa le reste de ses jours sans jamais en redescendre, en l’absence de toute protection du soleil ou des intempéries. Les fidèles lui rendaient visite de son vivant, la nourriture lui étant donnée dans un panier tiré par une corde. Par la suite, un vaste complexe de pèlerinage au nord-ouest d’Alep, appelé Qalaat Siman, fut bâti autour de sa colonne. D’autres saints vécurent comme lui en haut d’une colonne ou au faîte d’un arbre. Ces gestes extrêmes expriment paradoxalement l’élévation de l’âme par la lecture, la prière et l’humilité, et combien l’ascèse relève d’un combat quotidien.

« La vigie »
Abraham Poincheval
Parc du domaine de Vizille
2 > 8 mai 2019

 

Les sentinelles > Victoria Klotz > Parc du Domaine de Vizille > 20 mars > 23 septembre 2019

Implantée en majesté dans la parc du Domaine à mi-chemin entre la nature domestiquée du jardin à la française et le parc animalier, « Les sentinelles » est une installation monumentale composée de dix animaux qui nous surplombent depuis de longs mats fichés au sol. À la fois proches et inaccessibles, ces animaux nous observent bien autant que nous les observons. Les espèces animales choisies : un loup, un chamois, un hibou des neiges, une marmotte, un sanglier, mais aussi un zèbre ou une antilope, ont une présence fascinante et spectaculaire, joyeuse, sensuelle et grave. « Les sentinelles » évoquent ainsi une sorte d’animal élémentaire comme le faisaient les totems des tribus amérindiennes, c’est-à-dire une animalité fondatrice, médiatrice, ambassadrice des lointains du vivant, d’origines immémoriales, mais une animalité dont l’avenir semble aujourd’hui pourtant si incertain qu’elle doit revenir au centre de nos préoccupations et de notre ordre social.

« Les sentinelles » (détail)
Victoria Klotz
Parc du Domaine de Vizille
20 mars > 21 juin 2019

 

Dialogue avec un troupeau > Fédération des alpages de l’Isère > Parc du Domaine de Vizille > 3 mai > 6 mai 2019

Comment approcher un troupeau sans faire peur et sans se mettre en danger ? Comment les animaux voient, sentent, éprouvent le monde ? Comment entrer en contact et communiquer avec les animaux ? Les ateliers de « Dialogue avec un troupeau » offrent une occasion inédite de vivre une expérience inoubliable au plus près des animaux d’alpage. Vous ne regarderez plus jamais un troupeau avec les mêmes yeux.

Dialogue avec un troupeau / Fédération des alpages de l’Isère
Expérimentation ouverte au public les 3, 4, 5 et 6 mai à 10H
(Durée : environ 2H)

 

Mémoire d’eau > Cyrille André > Parc du Domaine de Vizille : 2 mai > 23 septembre 2019

Une baleine blanche nageant dans les airs entre les fûts des arbres du Domaine de Vizille nous invite à larguer nous aussi les amarres et à nous abandonner à la rêverie. Des baleines ont-elles ainsi traversé Vizille à l’époque ou la Téthys, l’océan primitif, recouvrait l’ensemble de l’Europe ? A-t-elle échappé à l’Arche de Noé ou nage-t-elle ainsi après une élévation catastrophique du niveau des océans causée par un réchauffement climatique extrême ?

Mémoire d’eau
Cyrille André
Parc du Domaine de Vizille
Du 2 mai au 23 septembre 2019

 

Bien commun > Victoria Klotz > Parc du Domaine de Vizille : 2 mai > 23 septembre 2019

Si le bien commun est une notion morale qui désigne l’idée d’un patrimoine partagé entre tous les membres d’une communauté, il convient de s’interroger sur la possibilité d’intégrer à cette communauté les animaux. On pourrait considérer que les animaux domestiques sont « partie du peuple » et qu’ils ont une place indiscutable dans l’usage des communs. C’est pourquoi l’artiste installe ici des nichoirs à oiseaux destinés au cannes Colvert qui vivent dans ce site de Vizille, propriété collective, lié à l’histoire de la Révolution française et à cette perspective du bien commun partagé.

Bien commun
> Victoria Klotz
> Parc du Domaine de Vizille : 2 mai > 23 septembre 2019

 

Maibaum > Jordi Galí – Cie Arrangement Provisoire > Parc du Domaine de Vizille >Samedi 4 mai à 14h et dimanche 5 mai à 11h 

Maibaum est un volume monumental, constitué de 8000m de cordage minutieusement tissés minutieusement tissé par cinq interprètes, dont la forme nous apparaît à la fin de la performance, dévoilant à rebours le sens et la nécessité de chaque geste produit. Au cours des deux heures et demi de son élaboration, le spectateur sera libre d’aller et venir à son gré pour assister et faire l’expérience de cet espace en train de se créer. (en coproduction avec le PACIFIQUE – centre de développement chorégraphique national)

Maibaum  Jordi Galí – Cie Arrangement Provisoire
Photo@jeanpellaprat

 

Ça Remue ! > Parc du domaine de Vizille > 2 > 8 mai 2019 > avec le soutien de l’IDEX Université-Grenoble-Alpes > en collaboration avec les laboratoires PACTE, LECA, CRESSON, LARHRA, la Maison des Sciences de l’Homme, la Fédération des Alpages de l’Isère et le PACIFIQUE

: Plus d’information > le programme de Ça remue à Vizille

Chaque paysage est l’héritier d’équilibres précaires, l’indice de dynamiques luxuriantes et instables entre atmosphère / sols / végétaux / animaux / humains. En ce sens, il est toujours l’indice d’un état des relations. Observer attentivement un paysage permet de décrypter les logiques relationnelles passées et présentes, et nous aide à discerner les composants toxiques de son état à venir. L’état des lieux semble alarmant mais nous héritons d’innovations immémoriales qu’il nous faut réinvestir : ainsi du territoire relationnel impliquant abeilles, fleurs et apiculteur, ou des transhumances accordant alpage + berger + moutons + chiens + loups.

Sur ce terreau prometteur, des artistes, des chercheurs et des praticiens des animaux se réunissent à Vizille du jeudi 2 au samedi 4 mai afin de croiser leurs approches et fonder des relations nouvelles entre espèces vivantes, de nouveaux comportements, de nouvelles directions évolutives qui préservent, renouvellent et amplifient la qualité des écosystèmes. Chaque jour, des performances et des expérimentations en plein air permettront de jouer, de tester et d’approfondir nos relations animales. Ces expériences associant des animaux et des installations artistiques seront prolongées au-delà jusqu’au 8 mai.

Ça Rumine ! > Campus universitaire de Gières / Saint Martin d’Hères > Journée de rencontre-débat à Sciences-Po le 16 avril 2019 autour du projet d’une implantation pastorale pérenne sur le campus > avec le soutien de l’IDEX Université-Grenoble-Alpes > en collaboration avec les laboratoires PACTE, LECA, CRESSON, LARHRA, la Maison des Sciences de l’Homme, la Fédération des Alpages de l’Isère 

: Plus d’informations > le programme de Ça remue sur le campus de Grenoble

Il s’agit ici d’un travail exploratoire rassemblant des éleveurs et alpagistes professionnels, des scientifiques et des artistes. Nos premiers invités sont : Bruno Caraguel, directeur de la FAI, ingénieur pastoraliste et sociologue, Laurent Four, sociologue du développement et berger, Guillaume Lebaudy, ethnologue des cultures pastorales et des transhumances, Jean-Marie Davoine, berger spécialiste de domestication des animaux d’élevage, François Pompanon, directeur du laboratoire LECA, spécialiste de la domestication et génomique des ruminants, Jean Estebanez, géographe spécialiste des dispositifs de mise en scène des jardins zoologiques et du travail animal (…) Cette liste sera complétée notamment avec des usagers du campus – enseignants, étudiants, agents et des porteurs d’expériences dans d’autres campus en France ou à l’étranger.

Dispositif de mise en scène des jardins zoologiques et du travail animal (Image Maryvonne Arnaud)

 

Ça Remue ! > Campus universitaire de Gières / Saint Martin d’Hères > Chaque mois, la Maison des sciences de l’Homme accueillera durant une heure un auteur parlant d’un animal et de son lien spécifique au territoire, afin d’amplifier la prise de conscience de l’importance des animaux dans la fabrication des paysages. Des chercheurs, des auteurs, des artistes invités à l’occasion de la saison 3 de paysage>paysages > avec le soutien de l’IDEX Université-Grenoble-Alpes > en collaboration avec les laboratoires PACTE, LECA, CRESSON, LARHRA, la Maison des Sciences de l’Homme, la Fédération des Alpages de l’Isère :

  • Ça Butine !  mardi 5 mars de 12h15 à 13h30 autour des insectes pollinisateurs > avec Emmanuelle Porcher, professeure au MNHN et chercheure au CESCO (Centre d’Écologie et de Sciences de la Conservation, Paris) spécialiste de la biodiversité et de la pollinisation 
  • Ça Grimpe !  mardi 12 mars de 12h15 à 13h30 autour des chamois > avec Anne Loison, directrice de recherche CNRS, qui développe le programme des activités du Laboratoire d’Écologie Alpine (LECA) autour de la question des relations dynamiques plantes-herbivores dans le milieu de montagne 
  • Ça Flaire !  mardi 2 avril de 12h15 à 13h30 autour des relations chiens / loups / humains / territoires > avec Nicolas Lescureux, ethno-écologue, chargé de recherche du CNRS au Centre d’Écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE) 
  • Ça questionne : les animaux dans le paysage de la Renaissance ? > avec Nadeije Laneyrie-Dagen, historienne d’art, à propos de la fonction et la symbolique de la représentation de l’animal dans la peinture animalière. > Musée Hébert, chemin Hébert, 38700 la tronche, le Jeudi 11 avril 2019, 18h 30
  • > Affleurer le paysage; une exposition d’Olivier de Sépibus (en résidence au laboratoire LECA) Arboretum du Domaine universitaire / du 5 avril au 21 juin 2019 + Performance art > science in situ autour de l’exposition le jeudi 20 juin de 17h à 18h30. 

Olivier de Sepibus
Affleurer le paysage
Arboretum du Domaine universitaire de Grenoble
5 avril > 21 juin 2019

 

  • Va, Toto ! > projection du film de Pierre Creton et débat avec l’auteur animé par Robert Bonamy, maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Grenoble Alpes. > Cinéma Mon Ciné, 10 avenue Ambroise Croizat, Saint Martin d’Hères, le Jeudi 2 mai 2019 à 20h30

Image extraite du film Secteur 545 de Pierre Creton

 

Cabanes à oiseaux d’architectes > Maison de l’Architecture de l’Isère > 21 mars >21 juin 2019 / en partenariat avec l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, la Ligue de Protection des Oiseaux, le Rectorat

En association avec la Maison de l’Architecture, nous proposerons aux étudiants de l’ENSAG, mais aussi aux architectes professionnels et à tous les inspirés, de concevoir et de réaliser une cabane à oiseaux. L’ensemble des cabanes sera ensuite exposée à la M.d’A durant les 3 mois de paysage>paysages. Chaque construction devra offrir un refuge confortable aux oiseaux, adapté à son mode de vie, chaque espèce recherchant des spatialités différentes pour des usages singuliers. À travers ce concours, c’est l’attention à la place des animaux dans la cité et à leur préservation qui est ici mobilisée. Simples cabanes poétiques ou extravagantes, maisons en miniatures ou palais des mille et une nuits, les œuvres issues de cet appel à participation s’assembleront en un ensemble accueillant l’infini des diversités animales. 

> Appel à projet de micro-architectures

> Télécharger l’affiche

> Le règlement du concours

> Les lauréats du concours

 

Alban de Chateauvieux > Perdus  > Le VOG, centre d’art de Fontaine > 7 mars au 4 mai 2019

Le 12 janvier 2007, Alban de Chateauvieux s’arrête en pleine rue devant une petite affichette portant ces quelques mots tracées à la craie bleue « PERDU PIGEON BLANC », suivies d’un numéro de téléphone auquel il manque un chiffre. Ce petit papier suspendu à son unique morceau de scotch, fut une révélation pour Alban qui, depuis, collecte au fil de ses voyages des affichettes d’animaux perdus. Cette exposition honore des animaux disparus dont la vie singulière a compté et dont l’absence en révèle l’importance affective. Ils sont tous clairement individualisés et porteurs de qualités singulières, l’un beau, affectueux ou tendre, l’autre complice, fiable, drôle ou fidèle. Chaque message de détresse témoigne de cette complicité établie et du lien relationnel intense construit jour après jour entre un être humain et un être animal, d’une forme d’harmonie rompue. Car le compagnonnage familier avec les animaux traduit une nécessité relationnelle qui déborde le cadre des échanges sociaux pour exprimer d’autres émotions, d’autres échelles de nous-même, difficilement exprimables entre humains. Les parts animales de soi-même, peut-être, ou encore des fragments profondément enfouis et inaccessibles sans l’aide de ces animaux complices qui intercèdent avec d’autres mondes ou les traduisent, en glissant sans crainte du vertige sur le rebord d’une fenêtre pour se fondre dans la nuit ou en humant attentivement un souffle d’air chargé d’énigmes.

> Alban de Chateauvieux
> Collection des animaux perdus
> 7 mars au 4 mai 2019
> Le VOG, centre d’art de Fontaine

 

François Génot > Charcoal > Jules Vallès, Galerie d’art de Saint Martin d’Hères > avril à mai 2019

François Génot est attentif à une certaine sauvagerie qui demeure ou réapparaît dans les lieux en friche, les espaces négligés de notre environnement urbain. L’émergence spontanée et irréductible du vivant, le désordre des formes et la dynamique végétale et animal sont au cœur de son travail. Il cueille, lors de ses repérages sur les sites proches du lieu d’exposition, des brassées de branches qu’il transforme en charbon de bois puis dessine avec les fusains obtenus directement sur mur. Le mouvement de sa main génère des formes d’apparences aussi décousues, négligées, insouciantes que celui des jeunes pousses au printemps, c’est-à-dire des formes floues, ouvertes, déconcertantes qui se projettent et explorent toutes les possibilités offertes pour survivre. Et notre œil de spectateur est invité à entrer dans l’épaisseur et la complexité du dessin pour fouiller l’énigmatique présence du vivant.

> François Génot
> Charcoal
> avril à mai 2019
> Jules Vallès, Galerie d’art de Saint Martin d’Hères

 

L’édition : paysage en mouvements

Les paysages fixes n’existent pas. Le sédentaire et le définitif ne sont que des illusions d’optique, des déficits de perception ou d’interprétation. Tout dans le paysage remue, tangue, chaloupe, bouscule, migre et se déplace…. Cet enchevêtrement infini de dynamiques est éprouvé durant 128 pages par de nombreux artistes et auteurs de multiples disciplines qui vous invitent à aborder le paysage comme une ressource précieuse pour apprendre à vivre avec ampleur.

Ont contribués à ce numéro : Anne-Laure Amilhat-Szari, Maryvonne Arnaud, Cécile Beau, Daniel Bougnoux, Philippe Bourdeau, Laure Brayet, Anne Cayol-Gerin, Philippe Choler, Laurence Després, Caroline Duchatelet, Gisèle Durand, Sandrine Expilly, Alain Faure, Eve Feugier, Christoph Fink, Éléonor Gilbert, Lucie Goujard, Julien Grasset, Catherine Hänni, Nicolas Hubert, Nicolas Lanier, Francis Limérat, Jacques Lin, Jeanine Elisa Médélice, Sarah Mekdjian, Chloé Moglia, Guillaume Monsaingeon, Philippe Mouillon, Stéphanie Nelson, Fabrice Pappalardo, Aymeric Perroy, Dominique Pety, Hélène Piguet, David Poullard, Isabelle Raquin, Claire Revol, Olivier de Sépibus, Anne Sgard,  Jeff Thiébaut, Henry Torgue, Martin Vanier.

Textes originaux de : Maryvonne Arnaud, Daniel Bougnoux, Laure Brayet, Anne Cayol-Gerin, Lucie Goujard, Nicolas Lanier, Jeanine Elisa Médélice, Guillaume Monsaingeon, Philippe Mouillon, Aymeric Perroy, Dominique Pety, Isabelle Raquin, Claire Revol, Olivier de Sépibus, Jeff Thiébaut, Martin Vanier; Images originales de : Maryvonne Arnaud, Éric Bourret, Caroline Duchatelet, Sandrine Expilly, Éléonor Gilbert, Stéphanie Nelson, Mathias Poisson, Isabelle Raquin, Olivier de Sépibus.

Plus d’informations sur : https://local-contemporain.net/opus-10/

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