paysages singuliers, paysage pluriel

Mieux percevoir et partager le monde auquel nous appartenons.

C’est le sens de PAYSAGE>PAYSAGES, un attracteur d’initiatives développé sur les 7 431 km2 du département de l’Isère durant les trois mois d’une saison, ici l’automne 2016, puis amplifié en glissant d’une saison à l’autre jusqu’à l’été 2020. Les paysages tissent le voisinage proche et l’horizon, faisant circuler de l’altérité dans le local et de l’intimité dans le lointain.

Cet infini du paysage est éprouvé ici par des artistes et des bricoleurs astucieux de nouveaux usages qui nous invitent à mettre en commun nos “ vivres ”, et à aborder le paysage comme une ressource pour apprendre à vivre avec ampleur.

Textes originaux de : Anne-Laure Amilhat Szary, Maryvonne Arnaud, Jean-Pierre Barbier, Daniel Bougnoux, Élisabeth Chambon, Patrick Chamoiseau, Marie Chéné, Alain Chevrier, Antoine Choplin, Alain Faure, Christian Garcin, Serge Gros, Jean Guibal, Michael Jakob, François Jullien, Agnieszka Karolak, Marie-Hélène Lafon, Philippe Marin, Sarah Mekdjian, Céline Minard, Guillaume Monsaingeon, Philippe Mouillon, Hélène Piguet, Alain Roger, Gilles A.Tiberghien, Henry Torgue.

Textes littéraires de : Aragon, Balzac, Aimé Césaire, Du Bellay, Jean Giono, Héraclite, Jacques Lacarrière, Mario Rigoni Stern, Stendhal, Oscar Wilde.

Images originales de : Maryvonne Arnaud, Benbert, Andréa Bosio, Jérémy Chauvet, Thi Thuy Ngan Dinh, Yann de Fareins, Michel Frère, Françoise Girard, Chris Kenny, Lapin, Vanessa Loumon, Mengpei Liu, Gérard Michel, Mohamad Tohméh, François Mondot, Douglas Oliveira da Silva, Thomas Pablo Mouillon, Mathieu Pernot, Amélie Pic, Christian Rau, Jean Marc Rochette, Ingrid Saumur, Tazab, Denis Vinçon, Jeremy Wood.

Iconographies : Gustave Doré (1875-1878) Collection musée de Grenoble, Jean Bidauld (1808) Collection musée de Grenoble, Édouard Brun (1901) Collection musée de Grenoble, Ernest Victor Hareux (1892) Collection musée de Grenoble, Laurent Guétal (1889) Collection musée de Grenoble, Ernest Hébert (1883) Collection musée Hébert, Jean Achard (1837) Collection musée de Grenoble, Jean Achard (1844) Collection musée de Grenoble, Guo Xi (1072) Musée national du palais, Taipei

 

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un monde en soi

local.contemporain 07 / 80 pages / éditions le bec en l’air

Textes de Patrick Chamoiseau, Daniel Bougnoux, Maryvonne Arnaud, Yves Citton, Images de Maryvonne Arnaud

 

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La part manquante

Qu’est-ce que ça veut dire, l’humain ? Comment se représenter cette notion toujours en devenir devant ou entre nous, et toujours à construire ? Comment penser ou délimiter, à l’époque de la mondialisation, notre idée de l’humanité ?

N’allons pas nous raccrocher à une idée un peu fausse, ou rance, de l’humain : l’humanité réside entre nous en partage. Cette notion équivoque suggère que celle-ci ne se donne jamais que “ partagée ” par le don réciproque des langues, des cultures, en même temps qu’elle demeure irréductiblement morcelée. On ne sait pas très bien ce qu’est ou ce que peut l’humanité, dont nous ne possédons qu’une parcelle, dont nous ne connaîtrons jamais qu’un minuscule échantillon.

“ Les autres ” figurent indéfiniment cette part manquante, énorme, qu’il nous reste sans cesse à documenter et à explorer. Part manquante est aussi un terme de physiciens, ce qu’ils désignent comme l’antimatière, que nous ne connaissons pas, n’ayant accès qu’à la matière qui exige toutefois, pour exister, cette part qui nous échappe.

Dans nos rues comme dans toute l’étendue du ciel noir, des corps s’élaborent et parfois se frôlent, à des distances incommensurables. Comment jamais mesurer l’homme ?

Daniel Bougnoux

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points de repère

local.contemporain 06 / 80 pages / éditions le bec en l’air

Textes de Patrick Chamoiseau, Bernard Stiegler, Daniel Bougnoux, Yves Citton, Thanh Nghiem, Chris Younes, Jean Guibal, Olivier Frerot, André Micoud, Janek Sowa, Luc Gwiazdzinski, Henry Torgue.

Images de Maryvonne Arnaud, Sylvain Pauchet.

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Déboussolés !

C’est le terme qui s’impose fréquemment pour témoigner de l’incompréhension dans laquelle nous plongent les situations déconcertantes à l’échelle personnelle comme à celle de l’évolution du monde.

L’impression domine que les coordonnées stables qui assuraient un repérage correct et quasi permanent au fil de la vie d’une personne, vacillent et sont mises en doute. Fait nouveau, le monde change plus vite que la conscience individuelle. Les grands systèmes, la famille, le travail, la religion, la politique, l’économie, et même l’argent… s’avèrent des colosses aux pieds d’argile. Que devient-on lorsque les points de repère qui permettent à chacun de s’identifier et de se situer deviennent flottants ? Une époque sans points de repère partagés est-elle viable ?

Un double mouvement s’observe : d’une part, une quête éperdue de balises et d’amarres pour cadrer et référencer une vie symbolique rapiécée, où la consumation des valeurs fait écho à la consommation frénétique des objets ; d’autre part, un flicage effréné de la localisation et de la chronologie de chaque individu, piégé dans le labyrinthe de ses mots de passe, et dont chaque action banale en réseau génère des coordonnées l’épinglant sur la carte inquiétante d’une énigmatique surveillance mondialisée.

Pour comprendre quels sont les repères d’aujourd’hui et quels pôles attirent nos boussoles, ce numéro met en résonance trois ensembles : les lieux-dits d’une région, qui la parlent à leur manière et témoignent de la sédimentation de l’histoire ; les photographies de Maryvonne Arnaud, véritables commentaires visuels, qui expriment sans mots l’appel sensible aux repères ; et une suite de réflexions ouvertes, abordant plus particulièrement trois domaines fondamentaux : le lieu et ses racines ; les objets, la technique et le savoir ; la langue, tradition et traduction.

Toutes ces citations proviennent des débats de l’Atelier-monde, un cycle de rencontres initié par Philippe Mouillon et soutenu par La Criée, centre d’art contemporain de Rennes. Des philosophes, chercheurs, artistes et poètes y débattent librement de ces questions, constituant une « collecte mondiale des doutes », pistes de réflexion éloignées de toute doctrine et fonctionnant plutôt à la manière d’un jeu – dans les deux sens de ce mot : comme exercice ludique et aussi comme la légère mobilité qui permet l’aisance, évitant immobilisme et rigidité.

« Il n’y a pas de vérité première, il n’y a que des erreurs premières, la vérité est une erreur rectifiée » écrit Gaston Bachelard. C’est à l’adoption d’un regard « rectificateur » que voudrait contribuer ce numéro : faire émerger une pensée de la nuance, ne refuser aucun savoir, archaïque ou étranger, intégrer à l’analyse les visions de l’art et les intuitions de la poésie, jusqu’à faire du doute un repère.

Henry Torgue

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foules

local.contemporain 05 / 80 pages / éditions le bec en l’air

Textes de Daniel Bougnoux, Jean-Pierre Chambon, Luc Gwiazdzinski, Henry Torgue, Philippe Mouillon, Bernard Mallet, Xochipilli

Images de Maryvonne Arnaud.

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La foule n’est pas aimée. Elle incarne trop l’exact opposé de l’individu-roi que sacre l’idéologie contemporaine en persuadant chacun qu’il est au centre du monde, parfaitement original dans ses choix, loin de tout suivisme grégaire.

À travers les images véhiculées par les médias, la foule physique, coagulée, semble cantonnée à des pays menaçants et jugés d’un autre âge : cohortes politiques en Iran, religieuses en Birmanie, multitudes dévastées par les inondations ou les séismes,  ou encore, dans les pays riches, à des survivances nostalgiques d’une vie politique dont elle n’est plus un acteur majeur : défilés protestataires, liturgies d’indignation…

Dans la vie quotidienne, le mot «foule» n’ose plus qualifier les fréquentations massives des centres commerciaux, les pics de consommation collective, les bouchons à répétition qui rayonnent autour des agglomérations ou encore les engorgements systématiques des transports en commun.

Pourtant, même chassée du réel de proximité, reléguée à un « ailleurs » ou un « autrefois », la foule ne s’absente jamais de nos vies. Assistances, publics et multitudes ne cessent de rassembler les corps, tandis que médias et nouvelles technologies de communication fabriquent d’autres foules contemporaines.

Tentant de nous sensibiliser au fantastique potentiel d’énergie de la vie collective, ce panorama ouvre sur les modalités intelligentes de l’« être ensemble » avant son instrumentalisation dans la masse. C’est un enjeu majeur, car nous n’échapperons pas à la foule.

Daniel Bougnoux

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Le précaire, questions contemporaines

local.contemporain 04 / 80 pages / éditions le bec en l’air

Textes de Bruno Latour, Yves Citton, Janek Sowa, Stefano Boeri, Lionel Manga, Henry Torgue, Daniel Bougnoux, Philippe Mouillon

Images de Maryvonne Arnaud.

Chroniques sonores de Laurent Grappe

 

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Nous n’avons pas réellement la géographie mentale qui correspond au monde dans lequel nous vivons aujourd’hui… C’est de ce constat du philosophe Bruno Latour échangé lors de notre première rencontre qu’est né le désir de rendre visibles les mécanismes d’interprétations et de représentations d’un réel qui s’échappe. Cette fragilité des mécanismes de représentation du monde, paradoxe d’une société si gourmande d’images et d’informations, nous avons choisi de l’éprouver en abordant les précarités contemporaines.

Au-delà de l’évidente et douloureuse fragilité sociale, le précaire s’impose en effet aujourd’hui comme l’une des grandes polarités de l’imaginaire social européen en reformulation. Lorsque dans un sondage effectué en France en décembre 2007 plus de 50 % des habitants citent la précarité comme une de leurs angoisses principales, il nous semble en effet que ce qui est craint excède la seule paupérisation.

Pour être en mesure d’habiter le monde, d’agir sur le monde, il est nécessaire de comprendre les mécanismes de production de cette peur contemporaine. C’est à ce travail de (re)composition esthétique du social que sont invités ici artistes et philosophes disséminés en Europe.

Gdansk, Varsovie, Cologne, Milan, Palerme, Paris, Lyon et Grenoble sont les ancrages territoriaux de cette première étape.

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