L’église du village de Péage de Roussillon domine la vallée du Rhône depuis des siècles. Lieu de mémoire, c’est un de ces ancrages identitaires communément partagés par tous, dont la fonction symbolique n’est cependant plus interrogée par l’épreuve de la vie quotidienne.

Maryvonne Arnaud s’en empare en 1987 : depuis un camion à nacelle, stationné quelques mètres en avant de la façade de l’église, elle réalise durant plusieurs heures un ensemble systématique de prises de vues de détail : au total, 110 images d’un format sensiblement d’un mètre carré, réalisées frontalement et sans lignes de fuite, qui reconstituent intégralement la surface de la façade.

Mais la rigueur de cette prise de vues systématique ne masque pas les absences du photographe. Elle en révèle au contraire les pertes d’attention, les remords, les errances spatiales, amplifiées par l’épreuve physique que constitue cette longue confrontation.

Les fragments sont ensuite reproduits grandeur nature puis greffés sur un réseau de câbles assemblés et tendus devant la façade réelle du bâtiment.

 

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L’église du village de Péage de Roussillon domine la vallée du Rhône depuis des siècles. Lieu de mémoire, c’est un de ces ancrages identitaires communément partagés par tous, dont la fonction symbolique n’est cependant plus interrogée par l’épreuve de la vie quotidienne.

Maryvonne Arnaud s’en empare en 1987 : depuis un camion à nacelle, stationné quelques mètres en avant de la façade de l’église, elle réalise durant plusieurs heures un ensemble systématique de prises de vues de détail : au total, 110 images d’un format sensiblement d’un mètre carré, réalisées frontalement et sans lignes de fuite, qui reconstituent intégralement la surface de la façade.

Mais la rigueur de cette prise de vues systématique ne masque pas les absences du photographe. Elle en révèle au contraire les pertes d’attention, les remords, les errances spatiales, amplifiées par l’épreuve physique que constitue cette longue confrontation.

Les fragments sont ensuite reproduits grandeur nature puis greffés sur un réseau de câbles assemblés et tendus devant la façade réelle du bâtiment.

La composition d’ensemble est une décomposition, qui ne restitue pas la façade originale mais qui la situe dans une autre dynamique spatiale et temporelle: l’église du village s’envole à chaque souffle d’air et comme la vallée du Rhône est la matrice d’un vent puissant, les cent cinquante mètres carrés de cette “façade de papiers sensibles” s’arrachent de la pesanteur ordinaire pour vivre une vie nouvelle, fragile et onirique.

Trois années de suite, et dans trois villes différentes de la vallée du Rhône,  dont Arles durant les Rencontres Internationales de la Photographie, Maryvonne Arnaud photographie de façon systématique la façade d’un bâtiment avant de la livrer au Mistral.

 

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