Depuis janvier 2016, Maryvonne Arnaud documente le vaste mouvement de déplacement d’hommes, de femmes et d’enfants de toutes provenances, qui échouent vague après vague sur les plages grecques, puis qui se retrouvent en attente dans des camps de transit ou des campements de fortune.

 

Elle interroge la place et le montage de chacune de ces images, afin de les démarquer du flot médiatique qui double le drame humain sans parvenir à construire un horizon commun.

Elle a conçu cette exposition comme un film en pièces détachées, où le visiteur est invité à reconstruire son propre enchaînement, à assembler les sons aux images, les vagues aux visages, afin de regarder chacun de ces individus en face, à se mettre un instant dans leur peau, à s’impliquer dans ce moment de notre histoire commune, à se reconnaître.

 

Tout se passe comme si nous recevions certaines vies comme des vies qui ne seraient pas tout à fait vivantes ; tout se passe comme si l’on considérait certains genres de vie, ainsi que le dit Judith Butler, « déjà comme des non-vies, ou comme partiellement en vie, ou comme déjà mortes et perdues d’avance, avant même toute forme de destruction ou d’abandon.

Marielle Macé « sidérer, considérer » Verdier 2017

Rencontre-débat Mercredi 15 novembre à 18h30, avec Pascal Manoukian, à l’invitation du festival premier Roman, en présence de Maryvonne Arnaud. Espace Larith

Rencontre-débat Vendredi 1 décembre à 18h, en présence de Maryvonne Arnaud, Marielle Macé (auteure de Sidérer, considérer), Crystal Cordell Paris (auteure de La philosophie politique), Anne-Laure Amilhat Szari (auteure de Qu’est-ce qu’une frontière aujourd’hui ?), Alain Faure (auteur de La politique à l’épreuve des émotions), Amandine Dupraz et Jacopo Rasmi, doctorants à l’Université Grenoble Alpes. Espace Larith

Rappel des rencontres avec Maryvonne Arnaud :

le 30 mars 2017 à la bibliothèque de Grenoble (avec Guillaume Leblanc, Vélibor Colic, Antoine Choplin et Natacha Appanah),

le 8 juillet 2017 au festival de l’Arpenteur (avec Fabienne Swiatly, Anne-Laure Amilhat Szari),

le 22 octobre 2017 au festival le Grand Bivouac à Alberville (avec Guillaume Leblanc, Fabienne Bruyère)

Avec les soutiens du ministère de la culture (Drac Auvergne Rhône-Alpes) et de la région Auvergne Rhône-Alpes – dans le cadre des appels à projets Mémoires du XX siècle, du CHRD de Lyon, de Migrants en Isère, du printemps du livre et de la ville de Grenoble, de l’espace Malraux – scène nationale de Chambéry et de la Savoie, du Département de l’Isère, de l’Assemblée nationale, du festival de l’Arpenteur ; et avec les généreuses contributions de Erri de Luca et de Antoine Choplin.
Article paru dans le petit Bulletin du 25 Avril 2017
Le plaidoyer pour l’humanité de Maryvonne Arnaud

Comment aborder la crise migratoire avec justesse ? La photographe grenobloise Maryvonne Arnaud prend le problème à bras le corps pour un « Mauvais temps » qui se décline aussi en installation et en vidéo, avec une justesse renversante. Une exposition forte à découvrir à la Bibliothèque centre-ville de Grenoble.
LE VENDREDI 21 AVRIL 2017 PAR CHARLINE CORUBOLO

Le plaidoyer pour l’humanité de Maryvonne Arnaud

Crédit Photo : Charline Corubolo

Mauvais temps

Installation de Maryvonne Arnaud
Bibliothèque Centre Ville 10 rue de la République Grenoble

Jusqu’au 6 mai 2017

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Dire que l’ère est viciée, que l’air du temps est mauvais est un euphémisme en ce début de XXIe siècle. Entre les discours excluants et les images venant du terrain, il est difficile de trouver le recul adéquat pour aborder la crise migratoire actuelle. Mais leMauvais temps de Maryvonne Arnaud, qui se déploie actuellement à la Bibliothèque centre-ville, le fait avec authenticité et pudeur. Photographies, installation et vidéo agissent de manière percutante sur la conscience, notamment grâce à la finesse de la scénographie.

Suite à de multiples voyages à Athènes, Idoméni mais aussi sur les îles de Lesbos et de Chios où arrivent par vagues des migrants de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak ou encore d’Iran, l’artiste grenobloise a composé un carnet de mer visuel où le renversement d’échelle met le spectateur face à ses responsabilités, où le manque de recul pousse à la réflexion, où les gilets de sauvetage échoués sur les plages remplacent les corps.

Des scènes fortes desquelles émerge l’espoir sur un visage souriant à travers la grisaille, malgré les mots de l’auteur italien Erri De Luca mis en voix sur les images de la photographe « Ils séparent les morts des vivants, voici la récolte de la mer. » Et voici le plaidoyer photographique de Maryvonne Arnaud pour l’humanité, pour l’éveil de nos consciences.

Mauvais temps
À la Bibliothèque du centre-ville jusqu’au samedi 6 mai